lundi 4 février 2008

Home, Bitter Home

Nous sommes en février 2008, et vous passez trop de temps sur Internet, bonsoir !


Alors, quoi de neuf depuis trois semaines ? Rien de sensationnel, et pourtant, je trouve toujours le moyen de noircir des pixels sur un écran. La routine des cours a bel et bien repris. Je suis ce semestre exactement les mêmes enseignements qu'au premier semestre, à l'exception de mon cours Shadows of the Enlightenment, remplacé par 16th century Encounters with the New World. Le principal point commun entre ces deux cours : la langue des textes étudiés, à savoir le français. La principale différence entre ces deux cours : la langue toujours, parce que le français du XVIème siècle est étrangement moins limpide aux yeux contemporains que du Rousseau ou du Voltaire.


Comment, vous n'êtes pas convaincus ? Voici un exemple que je tire d'un de nos textes d'études, la première Relation de Jacques Cartier : « Si la terre estoit aussi bonne qu'il y a bons hables se seroit ung bien mais elle ne se doibt nonmer Terre Neuffve mais pierres et rochiers effarables et mal rabottez car en toute ladite cost du nort je n'y vy une charetée de terre et si descendy en plusseurs lieux. » Amen. Et toutes mes condoléances au étudiants britanniques de mon cours, soit 95% des effectifs, qui suivent stoïquement un enseignement dans une langue encore plus étrangère que prévue. Je rassure les inquiets pour ma progression en anglais : c'est là mon seul cours en français, les trois autres sont anglais... Le paradoxe de la chose, c'est que ma prof de ce New World est la seule Britannique du lot, mes profs de The EU Integration, Democracy and Democratisation et Intelligence in War étant respectivement polonais, espagnol et italien.


En dehors de King's College également, les habitudes reprennent. Le groupe Erasmus s'est reformé, et multiplie les projets : il est désormais question d'une semaine en Sicile pendant nos vacances de printemps, en avril, avec hébergement fourni par une étudiante italienne ; et je viens de réserver mon billet de car pour un séjour de 2 nuits, dans un 'backpackers hostel', à Edimbourg.


À part ça, la fierté insulaire anglaise est en berne dans le domaine sportif. Après l'humiliation des footballeurs du 11 anglais par la sélection nationale croate au foot, c'est au tour du XV de la Rose d'être ridiculisé à Twickenham par les Gallois au rubgy. Trafalgar, morne place ! (désolé...) L'équivalent local des Champs-Élysées, quand il s'agit de célébrer une victoire sportive, fait grise mine.


À propos de Champs- Élysées, je me suis rendu pour la première fois samedi soir à une « soirée Sciences Po », regroupant les étudiants de l'école parisienne pas très éparpillés à travers Londres pour célébrer un anniversaire. Pour vous resituer en quelques phrases le contexte, c'était dans un cadre absolument génial, un 'lounge bar' spécialement réservé pour l'occasion, à l'étage d'un bar plus grand, situé près de Waterloo. Le manager nous accueille en nous adressant directement la parole en français. Les serveuses au bar sont elles aussi francophones. Le malheureux britannique qui a atterri là presque par hasard, et à qui on adresse la parole en français, s'excuserait presque de ne maîtriser que la langue de Shakespeare. Cela a pour conséquence une variante amusante du « Désolé, je ne fume pas » en réponse à la question « Avez-vous du feu ? » ; soit « Sorry, I don't speak French » à la question « Excuse-moi, tu sais où sont les toilettes ? ».


Impression générale de soirée privée entre des gens dont l'on se demande s'ils se rapprochent davantage d'une bande de potes étudiants ou d'un cercle de mafiosi en devenir. Milieu touchant parfois à la mondanité, à l'image de ce jeune homme de 25 ans qui vient vers deux filles et moi, alors que nous discutions un peu à l'écart : « Bonsoir ! Alors, vous êtes le groupe de gens trop classe pour se fondre dans la masse ? Je plaisante, bien sûr... » Et d'enchaîner sur tout ce qui se fait de conversation plutôt amusante, assez consensuelle, et très « bon ton ». Et, comme le disent les Français lorsqu'ils veulent briller en anglais : last but not least, le gâteau d'anniversaire était délicieux. ^^


Sur ce, l'heure se fait tardive à défaut de se faire grave, et je vous laisse sur donc sur ce dernier jeu de mot digne d'un Raffarin des grands jours. Ciao yo.

1 commentaire:

Clothilde a dit…

hello man!
je rentre du ski, ce qui explique le retard de mon traditionnel commentaire... lol
je ne m'étends pas, il paraît qu'on t'aperçoit en fin de semaine?
@+