lundi 24 septembre 2007

Getting started, or sort of...

Last update au soir de ma première « journée » de cours à King's College London.

Dimanche marqué par l'arrivée en masse des étudiants de la University College London (UCL), qui ont transformé le 'dining hall' jusque là convivial en masse grouillante à l'heure du dîner, même si le nombre d'étudiants debout à 8h pour le breakfast n'a pas à proprement parler explosé...


Lundi : début des cours, et découverte par l'expérience des subtilités de l'enseignement secondaire britannique. Faisant partie des sciences-pistes privilégiés ayant eu l'immense honneur de recevoir effectivement les infos que King's tentait de nous faire parvenir par mail (certes, parfois indirectement), j'ai donc pu émettre dès le mois de juillet des voeux de cours pour l'année 2007-2008, et ce à partir d'une liste préalablement fournie par l'administration. Une fois arrivé sur place, je découvre que nous avons été affectés à des cours, je me procure le document en question, et constate que j'ai eu tous mes premiers choix. Première bonne nouvelle.


Puis, je consulte les emplois du temps des cours dans lesquels je suis inscrit. Première mauvaise nouvelle. Il faut le voir pour le croire, mais le staff de King's a eu l'ingénieuse idée de placer 3 des cours que j'avais choisi pour le premier semestre (sur 4) le lundi matin à partir de 10h. C'est chouette, mais ça pose un problème assez insoluble : je risque d'avoir du mal à me diviser en trois le lundi de 10 à 11 pour suivre les cours en question. J'avais compris que la 1ère semaine semaine de cours à King's était pour tous les étudiants le foutoir institutionnalisé, mais là, tout de même... Explication : étant étudiant en échange, je peux prendre des cours de différentes années (1st, 2nd et final year) au sein d'un même département, et en plus j'avais choisi des cours dans deux départements différents (French Department et War Studies Departement). Les Anglais tenant en horreur toute forme de centralisme, les départements sont totalement indépendants, et c'est donc à l'étudiant de s'assurer qu'il n'a pas de conflit horaire dans son emploi du temps. Je ne me permettrais pas la proposition, sans doute saugrenue, que ce genre de vérification serait peut-être plus facile à effectuer si on mettait les horaires des cours à la disposition de l'étudiant avant le début de la 1ère semaine d'enseignement. J'ai rendez-vous avec ma 'personal tutor' demain matin pour arranger tout ça.


Ce matin, je me suis donc allègrement rendu, à pieds et sous la pluie (ça alors...), à KCL et plus précisément en salle 332.


Au passage, je fais une longue parenthèse sur les noms des salles de classe de King's, qui semblent tirés tout droit de l'univers d'Harry Potter et son quai 9 ¾ : ainsi, nous avons reçu un mail nous indiquant que notre première réunion d'information aurait lieu « in room 17B (also known as K1.28) ». Allez savoir pourquoi, mais la pensée que même les salles de cours se mettent à avoir des pseudos n'est pas des plus rassurantes. Bref, je me rendrai vendredi en salle FWB 1.70 (F-double-U-B-dot-seventy) pour mon premier cours de Intelligence in War Studies, et j'en viens presque à me demander si ce n'est pas un gag d'une administration facétieuse sur le langage codé utilisé par les espions. Fin de la parenthèse.


Je reviens à ma room 332 (troisième étage, comme quoi il y a parfois un semblant de logique), et donc à mon cours de Shadows of Enlightenment de 10 à 11h. Première impression positive : des étudiants de 'final year' (4 année) apparemment intéressés, un prof jeune et dynamique, un programme de cours accrocheur. En jetant un oeil sur les polycopiés que nous distribue l'enseignant pour la semaine prochaine, je me dis que j'ai bien fait de ne pas choisir de cours dans les départements allemand et espagnol (le département anglais nous étant inaccessible, autre originalité du système) : il y a, entre autres, parmi les textes à lire pour mercredi prochain (soit après-demain), un texte de 20 pages de Michel Foucault... en français ! J'attends de voir ce que mes camarades anglais vont bien pouvoir en tirer, parce que je m'imagine par exemple mal lire Kant en allemand.


En guise de conclusion, je vous fais tout de même profiter de quelques illustrations de l'aspect un tantinet sécuritaire de la ville de Londres... J'en ai pas mal d'autres en stock, mais je me contente pour le moment de celles-ci. Enjoy.



Parfait exemple de la règle, universelle ici, selon laquelle :
when you look younger than 21,
you'll have to prove that you are older than 18,
so we are REALLY sure that you're not underage...


Distribué par Canterbury Hall à tous les étudiants :
"Sudent Survival Guide (because it's a jungle out there)".



La jungle en question (?) : Russell Square,
à 3 minutes à pied de Canterbury Hall



No comment...


"If you see...
or hear anything suspicious...
tell the staff or the police immediately
- TRUST YOUR SENSES - ".
At least there's something you can trust...

mercredi 19 septembre 2007

Fresh French news

Après une pause de quelques jours, reprise du blog. Au programme : mon installation dans Canterbury Hall, et ma découverte de la tradition de la (ou « des ») Freshers' Week(s).


Le début de cette semaine a été marqué par l'arrivée de nouveaux visages, notamment de camarades sciences-pistes à Londres. Arrivée aussi, donc, et ça c'est quelque chose, des neo-1ère années des diverses universités britanniques, les 'Freshers'. Je ne sais pas d'où vient ce surnom, mais ils représentent une catégorie à part, avec une tradition inébranlable, à laquelle se plient apparemment tous les individus concernés : quand on sort du lycée, il est temps de s'éclater. La KCL Students' Union (KCLSU) distribue des plannings de soirée Freshers, au rythme de 2 par soir, sur des campus différents. Les efforts désespérés du gouvernement britannique pour maintenir un semblant de bonne tenue dans tout ça sont dérisoires par rapport à l'étiquette des Freshers : venant dans la plupart des cas d'avoir 18 ans, et sortant en majorité des bons lycées privés où règnait la discipline la plus stricte, ils se lancent la tête la première dans les beuveries diverses, le plus souvent de bières, dont ils ressortent rarement... « frais », justement. Ceci tous les soirs pendant deux semaines. Une fois les soirées terminées, aux alentours de 23h-minuit (on ne se moque pas...), ils se réunissent en groupe dans les chambres des logements étudiants pour des drinking squats où le but semble d'achever les survivants, et d'anéantir les espoirs de sommeil des 'senior students' voisins, qui tentent en vain de rétablir un semblant de calme. Peine perdue, car à partir de 1h du matin, on entre dans la phase « activités innovatrices », du genre course-poursuite dans les escaliers. Mais loin de se limiter aux banales batailles de polochons, les Freshers débordent (aussi) d'imagination. Je cite ici l'anecdote d'un camarade de Sciences-Po de Great Dover Street, ayant assisté successivement il y a quelques jours de cela à une bataille d'extincteurs, puis à une audacieuse entreprise de transformation des canalisations d'eau de l'étage en machine à café géante. Si, c'est possible, en mettant du café en poudre directement dans les canalisations. Ça ne s'invente pas. Inutile de préciser que le lendemain matin au petit-déjeuner, il n'y a pour ainsi dire aucun Fresher debout à 8h pour le breakfast commun... Bref : Tradition, quand tu nous tiens ! À ce sujet (aussi), nos amis d'outre-Manche se révèlent donc assez conservateurs. Point positif à souligner : ces Freshers étant à peu près tous également paumés à leur arrivée dans le Hall, tout le monde fait vraiment des efforts pour aller vers l'autre et apprendre à le connaître un minimum. Le 'socialising' est intense à l'heure des repas, et témoigne d'une spontanéité qui reste limitée en France.


Pour les repas justement, il faut bien reconnaître des vertus aux coutumes british : pour peu qu'on y mette un minimum de bonne volonté, les breakfast que vous avalez en 45 minutes à 8 heures le matin sont bien assez pour tenir sans problème jusqu'à 13h. Un repas léger suffit ensuite pour survivre sans encombre jusqu'à 18h, l'heure du ... dîner. Comme quoi, le thé à 17h est un cliché des plus mensongers. Mais il faut bien dire qu'on s'habitue vite au rythme local, et qu'à 17h30 on commence à attendre le repas, de la même façon qu'on commence à se sentir 'exhausted' à 22h, même si ça fait un peu bizarre comme ça... La nourriture du Hall étant à peu près 'fresh' et 'edible', on s'en contente.


Enfin, petit point sur ma première réunion à King's, où notre 'Tutor', membre de l'administration chargée de notre accueil à King's, s'avère jeune, souriante, et dynamique, se moquant gentiment d'un étudiant lui demandant où se trouve la bibliothèque : 'Why the hell would you already want to go to the library ? Your classes haven't even started ! Can't you think of something including more fun to do in London right now ?' La seconde réunion d'information, dans l'après-midi de mardi, est elle nettement plus pesante, avec notamment des gentils 'bobbies' venant nous expliquer à quel point Londres est une ville du Tiers-Monde traversée de coupe-gorges et hantée par des criminels plus inventifs les uns que les autres sur les moyens par lesquels ils vont vous délester de votre argent, si ce n'est de votre vie, ou pire... ^^ Je caricature, certes. Disons juste que j'aurais résumé la série d'avertissement en une phrase : 'London is a big city'. Je reviendrai plus tard sur la quasi-omniprésence de consignes de sécurité à Londres, c'est quelque chose qui m'a vraiment marqué.


Dans l'immédiat, la fin de la semaine sera donc consacrée aux formalités administratives, notamment avec le parcours du combattant du 'enrolment' de vendredi. Vendredi sera aussi le moment où je risque à nouveau de me faire charrier si les Bleus perdent contre l'Irlande pour la coupe du monde de rugby. Il faut bien dire que je remercie le XV sud-africain d'avoir passé 36-0 à l'Angleterre quelques jours plus tard: allez savoir pourquoi, les moqueries sur la défaite de la France en match d'ouverture contre l'Argentine se sont arrêtées du jour au lendemain... Long live the Springboks ! :p


J'attends la suite, et de vos nouvelles, avec impatience.

dimanche 16 septembre 2007

Arrival at CH

Bonjour, nous sommes le dimanche 16 septembre et il est 10h du matin heure indigène. J'ai passé ma première nuit dans ma chambre du Canterbury Hall (CH), et je remonte de mon petit déjeuner, pris avec Costi, un Grec étudiant en Allemagne (et donc en « exchange program » comme moi), et un vrai British de la campagne, James, tous deux étudiants à King's College London (KCL). Le Hall se remplit lentement mais sûrement, j'ai en fait été l'un des tous premiers à arriver, vers 16h le 15 septembre.

Première impression très positive : après quelques détours dans le quartier pour finalement trouver CH, je tombe avec Cyril (qui m'aide allègrement à porter mes valises) sur un bâtiment qui fait propre, et vide. À l'accueil, je suis rapidement pris en charge par Femi, un réceptionniste très sympathique, qui ne me trouve pas sur la liste des arrivées prévues ce week-end (gloups) mais, voyant que je suis inscrit sur les registres de l'année, me donne la clé de la 116 (prononcez « one-one-six ») pour voir si la chambre est prête pour moi. Je monte, tout est prêt pour que je m'installe, donc je redescends à l'accueil où Femi me dit que je n'ai qu'à m'installer, même si je n'ai pour le moment pas mon ID du Hall, normalement indispensable pour rentrer dans le bâtiment, prendre les repas, etc. Pour l'instant, je me passe des formalités.


La chambre n'est pas gigantesque, mais ça reste plus que correct : 10m², un lit convenable, un grand bureau avec fauteuil, une grande armoire, une table basse, un autre espace de rangement en bois, le tout sur une moquette vert sombre. Une grande fenêtre donnant sur la rue (très peu passante) mais aussi et surtout sur Cartwright Gardens et ses courts de tennis. Même au 1er étage, ça reste très calme et agréable, je vis les fenêtres ouvertes. Salle de bains sur le palier, que je partage avec mon « co-bath » non-identifié pour le moment (pas encore arrivé), avec baignoire (!) et rideau de douche (ouf), toilettes et lavabo. Ça fait plutôt neuf et propre, c'est un bon début.


Seul hic au début : la connexion internet ne marchait pas, d'où un décalage entre le moment d'écriture du message « D-Day » et le moment où je l'ai posté, et mon absence de réponse à vos mails. Voilà qui est réparé, God Bless the Queen, King and the English !


The (temporary) end.

D-Day

London, here I am !


Premier message depuis la capitale britannique, dans la coloc que je squatte allègrement pour la nuit ! Quoi de neuf depuis ce matin 14 septembre ? Première impression, un peu surprenante, de semi-choc culturel dès la montée dans l'Eurostar : je me retrouve installé entre une Anglaise qui lit les détails horribles de « l'affaire Maddie » dans un tabloïd, un Indien qui regarde une comédie musicale de Bollywood sur son lecteur DVD portable, et surtout des jeunes Coréennes qui s'alimentent de choses apparemment alimentaires à la base de poisson cru, de riz gluant, et d'algues à 8 heures du matin pétantes. Résultat : je n'ose même pas sortir le bouquin de Yasmina Reza sur Sarkozy que j'avais emporté pour le trajet... La vraie raison de cette absence de lecture : le lever à 6 heures du mat', j'ai un peu besoin de me reposer.


Après un trajet évidemment plus rapide que celui vers la Nouvelle-Zélande, et l'arrêt éclair par le camp fortifié hérissé de barbelés et sécurités en tout genre de la station Calais-Fretun, me voilà donc sous la Manche, puis rapidement à London Waterloo, terminus-tout-le-monde-descend. Le temps de faire un tour à l'Ambassade de France pour que Cyril me donne les clés de la coloc, je repars aussi sec – quoique transpirant pas mal compte tenu du poids de mes sacs – vers Charlotte Street, dans le centre de Londres, à deux pas de Canterbury Hall où j'emménage demain.


Au programme : sortie dans Londres, et dîner dans un resto italien « à prix convenables » (selon le standard londonien, soit synonyme de « vraiment cher» pour tout étudiant qui se respecte), et la nuit passée dans la coloc. Le lendemain en fin de matinée, visite guidée du House of Parliament avec les deux colocataires que je tiens en otage, Cyril et Pauline. Et à14h, je découvre ma chambre pour l'année...

jeudi 13 septembre 2007

Time's ticking

Premier message de ce blog, qui fait mentir l'en-tête : Ici... Paris, et non point Londres, mais pas pour longtemps. Je vous fait admirer d'abord une photo de ce qui fut, était, a été ma chambre, et qui, très sincèrement, ne ressemble plus à très grand chose.


Je pars donc demain 14 septembre par l'Eurostar de 08h07 vers London Waterloo, où mon périple commencera par un squat dans la coloc du camarade science-piste Cyril, ma chambre n'étant disponible qu'à partir du lendemain 15 septembre, à 14 heures. D'ici mon installation dans ma chambre du you're-going-to-read-much-about-it Canterbury Hall, le logement étudiant gracieusement fourni (mais loin d'être offert...) par la ville de Londres, ce sera sans doute silence radio.


Je termine par là où j'aurais dû commencer : j'ai donc décidé de tenir un blog à peu près régulièrement, pour faire part à ceux que ça pourrait intéresser de mon expérience de séjour universitaire d'un an à King's College London, et pour donner des nouvelles en général, en espérant même avoir un auditoire mondial du fait de la dispersion à travers le globe de mes amis de Sciences-Po. Puisqu'un étudiant doit toujours donner ses sources (mais une fois qu'on est chercheur reconnu, plus personne ne fait attention), je remercie au passage l'ex-duruysard néo-berkeleyen sciences-piste Antoine, qui m'a donné cette idée du blog. Je vous prie de m'excuser pour l'humour foireux dont témoigne le titre de "Radio Londres", référence un peu marquée historiquement : comme le veux la formule d'usage, pas de surinterprétation, « toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite »...


London, here I come !