vendredi 30 mai 2008

'I need a vacation'

Bon, j'ai pas de "formule d'accroche" bidon qui me vient à l'esprit, là maintenant tout de suite. On fera donc sans. C'est parti :


Ma période d'examens, qui a commencé il y a deux semaines et s'est achevée hier en fin de matinée, s'est bien passée. Trois examens seulement, il faut dire, avec des sujets jouables pendant les épreuves. En fait, le point noir de la période fut la hier, sur le coup de 13 heures, quand, tout à ma joie d'être enfin en vacances (je faisais partie des tous derniers étudiants de King's à ne pas déjà l'être), je découvre qu'on a vidé mon portefeuille de tout mon liquide, dans le vestiaire du centre d'examen. Je venais de retirer de l'argent à un distributeur... Bon, en tout, ça fait une vingtaine de livres, et surtout, je peux encore m'estimer heureux : le généreux pickpocket n'a pas touché à ma carte bleue, dans le même portefeuille, ni même, et ça c'est étonnant, à mon lecteur MP3, qui se trouvait dans la même poche. Moralité de l'histoire : n'allez pas aux examens, ça vous coûte cher. Surtout si on considère que "le temps, c'est de l'argent", mais c'est un autre débat.


L'objet du miracle...
Quoi ? Keskya ? Oui, je sais, si vous êtiez le voleur, vous non
plus vous l'auriez pas pris ! Et alors ?Il est très bien mon MP3, d'abord !


Un mot rapide sur les conditions d'examens : le centre du Lidley Hall, dans lequel j'ai passé mes trois épreuves, a une capacité de 500 personnes. Ça fait du monde, et, en théorie, ça fait du bruit. Or, non. Les étudiants britanniques sont étonamment respectueux des consignes innombrables énumérées au micro par les surveillants. Vous arrivez 10 minutes avant le début de l'examen dans une salle silencieuse, pas un siège n'est vide, les sujets sont déjà sur les tables. Pas un seul étudiant n'essaie de deviner les sujets en les lisant à l'envers, par transparence. Silence de cathédrale. Quand le micro annonce la fin de l'examen, les stylos sont tous posés dans les 15 secondes qui suivent. Pas un mot d'échangé avant de quitter le bâtiment. Discipline totale, et un peu oppressante, quand même. On est pressé de sortir quand on a fini.


Pour le reste, ma période d'examen ne s'est pas non plus limitée à une apathie totale à égale distribution entre bibliothèque de King's, bibliothèque de la Senate House, et bibliothèque du Hall. Pour info, les bibliothèques sont classées ici par standing décroissant, à l'image la motivation sur la période. Accompagné d'étudiants Erasmus (on m'excusera la faute d'accord grossière – private joke), je me suis rendu à Greenwich Village, la petite ville de la banlieue londonienne dont part le méridien qui influence dramatiquement vos vies, où que vous soyez. Bon, pour être honnête, j'ai pas vu le méridien, du moins pas encore (je compte y retourner), parce qu'il faisait moche et que les parcs anglais sous la pluie, on a le droit de pas trop aimer. Mais la glace Ben & Jerry's était délicieuse. Hum.


Une échoppe de Greenwich Village.


Pour en revenir, au Hall, celui-ci se vide peu à peu. Ce soir, sortie d'adieux en groupe avec les Erasmus, pour aller dîner pakistanais à Brick Lane, dans l'est de Londres. Hier, c'était bar à shisha avec sciences-pistes du côté de Camden, avant les départs d'un nombre toujours croissant d'entre nous. Et demain... Bah demain on verra. Chaque chose en son temps. Départ définitif le samedi 7 juin, ce n'est pas encore totalement fini. Mais on n'en a jamais été aussi proche.



Camden by nightfall.


Allez, atchao bon week-end !

mercredi 14 mai 2008

21 in London

Ha, Ha... Nous revoilà ! En direct, une fois n'est pas coutume, de la Maughan Library, bondée comme c'est pas permis, surtout quand on prend en compte le soleil de printemps rayonnant à l'extérieur. Mais voilà, si j'ai la chance d'avoir des examens plutôt tardifs, certains sont déjà plongés en pleine période d'érudition à retardement, et en catastrophe. Le soir, les étudiants britanniques troquent désormais strass et paillettes contre stress et partiels. Ils profitent du rare temps libre qu'ils s'octroient pour lézarder sur les pelouses des nombreux parcs londoniens, attendant avec espoir que leur peau bronze un peu : que de bleu pâle, elle devienne presque blanche. À leur décharge, il fait un temps magnifique, la BBC nous dit qu'il fait actuellement 21°C sur Londres, c'est pour dire. Bref, pour nos étudiants indigènes, ces séances d'exposition solaire se terminent souvent en feux d'artifice de rose et de rouge, bien visibles le lendemain soir au dîner.


La nouvelle population des Cartwright Gardens


Par ces temps ensoleillés, on remarque donc nettement plus les 'so british' que les autres. Par exemple, il y a un homme blond, à la peau très claire et aux yeux très bleus, qu'on voit partout en ce moment, et ce n'est pas à cause de ses coups de soleil. Cet homme, c'est depuis 2 semaines le maire de Londres, le conservateur Boris Johnson, qui fait la une de nombreux journaux. Il a battu le maire sortant, travailliste, aux deux mandats consécutifs, qui a fait remporter les Jeux Olympiques de 2012 à Londres – demandez à Delanöe –, et unanimement salué pour son bilan. Boris Johnson, c'est l'homme qui vous affirme en toute sincérité que "le problème, c'est l'islam", que Portsmouth (sud de l'Angleterre) est une "ville déprimante pleine de drogués, d'obèses, d'incapables et de députés travaillistes". Quel dommage qu'il ne soit pas français : il aurait fait un bon supporter ultra du Paris-Saint-Germain, hein ? Bref, charmant personnage. Ce type-là est donc devenu maire d'une des villes les plus cosmopolites du monde. Cherchez l'erreur... "L'erreur", elle s'appelle "The Evening Standard".


"Débordement de la Tamise : préparez-vous à fuir !"
Voilà le genre de trucs qu'on voit tous les jours dans les rues de Londres.


Je vous avais déjà parlé de ce quotidien londonien, qui fait des unes de tabloïd tout en s'autoproclamant "London's Quality Newspaper". Pour vous donner une idée, le Evening Standard, c'est le type de journal qui vous publie en première page, à une semaine des élections, un article s'intitulant "Ken supported by unions plotting tube strikes". En VF, ça donne à peu près : "Ken [Livingtstone] soutenu par des syndicats complotant des grèves de métro". Anecdote véridique, je vous assure. En gros, le Evening Standard, c'est des journalistes au niveau de ceux du Parisien, les positions du Figaro (l'admiration pour Philippe de Villiers en moins), et autant de scrupules que l'équipe de campagne d'Hillary Clinton au meilleur de sa forme. Mais le tout avec la mise en page du Monde. D'où le "Quality Neswpaper". CQFD.


Un peu moins véridique que l'anecdote plus haut,
ce détournement humoristique d'une 'front page' du
Evening Standard :
"[Révélation d'un] ancien conseiller : Ken [Livingstone] a tué
d'adorables chatons juste pour rigoler"


Bref, Boris Johnson en moins, tout se passe très bien ici à Londres. Les plus avertis d'entre vous l'auront sans doute deviné : le titre de ce post n'a pas pour seul objet la météo. Et oui, car dimanche 11 mai dernier, nous avons modestement célébré le 179ème semi-anniversaire de la fin de la Première Guerre Mondiale, ainsi que mes 21 ans, un peu moins modestement. Tout cela a commencé le jour même, avec une balade dans un grand parc du nord de Londres, Hampstead. En fait, ça change pas mal de Cartwright Gardens, parce que c'est beaucoup plus grand, beaucoup plus vert, et aussi beaucoup moins sale (car, à l'évidence, certains étudiants du Hall ont été mal renseignés sur l'emplacement précis de la décharge publique du coin).


Hampstead Park. Au centre de l'image, en arrière-plan, vous pouvez apercevoir
le fameux bâtiment-cigare de la City, le "Swiss Re"


Bref, de retour à Canterbury Hall, petite soirée fort sympathique entre Français expatriés à Londres, et étudiants Erasmus voisins. Je tiens à remercier ceux qui ont pu venir, mais aussi ceux qui y ont pensé, et dont j'ai reçu des messages qui m'ont beaucoup touché. Pour ceux qui n'y ont pas pensé, avant de vous dire "zut, j'ai pas assuré", envoyez-moi au moins un mail pour être sûrs que je connais votre date d'anniversaire à vous... Si c'est le cas, ne vous en faites pas, je ferai genre je l'ai oubliée, comme ça on sera quitte ;) Tiens, pendant que j'y suis, je mentionne que ceux qui parmi vous faisaient confiance à Facebook pour les anniversaires sont excusés : j'ai récemment déactivé mon compte, pour des tas de mauvaises raisons. "For plenty of bad reasons", c'est aussi comme ça que j'avais justifié mon vote municipal pour Livingtstone à l'Américain Nate, camarade du Hall. Sa réponse avait été foudroyante : "Plenty of bad reasons ? Sounds like Liverpool". Ceux qui auront suivi mes pérégrinations du côté de la Mersey il y a quelques semaines de cela, et qui auront compris mon attachement à ce club de foot du Liverpool FC, devraient pouvoir suivre.



Au passage, une caricature faisant référence à une autre gaffe de Boris Johnson :
Ses excuses publiques aux habitants de Liverpool, dont il s'était attiré
les foudres en déclarant
que ceux-ci étaient porteurs d'une "mauvaise psychê".



Voilà, pour finir, petite pensée éthylique pour mes amis expatriés aux Etats-Unis : me voilà désormais assez âgé pour boire légalement une bière dans la land of the free, home of the brave, etc ! Ouf, il était temps, je commençais à m'impatienter...


Une pinte de 'London Pride'.
Et en plus, vous avez pas ça, aux Etats-Unis ou ailleurs ;)


Allez, atchao bonne semaine !