samedi 7 juin 2008

Back to the Start

Eurostar 9040 à destination de Paris Gare du Nord, bonjour. 28ème, et très certainement dernier message de ce blog Radio Londres. Mon séjour dans la capitale britannique s'est achevé ce samedi 7 juin à 16h25, après 9 mois dans la résidence universitaire de Canterbury Hall.


Il y a là comme un retour amusant des choses. Alors que ce séjour s'achevait, les activités qui m'ont occupé durant les deux semaines écoulées, à partir de la fin de mes examens, ressemblaient fortement à ma première quinzaine londonienne : faire les activités touristiques à ne pas rater (précisément celles qu'on avait réussi à rater jusqu'ici), revisiter des endroits qu'on a déjà vu mais juste pour se rafraîchir la mémoire (nostalgie du lieu qu'on va quitter), donner sans arrêt ses coordonnées (aux gens avec qui on veut rester en contact), et se rendre compte que finalement on ne connaît (personnellement) pas grand monde dans ce vaste Hall qu'est Canterbury.


Une dernière photo de moi, dans ma chambre de Canterbury pas encore dénudée



Au registre des choses à faire, je suis allé jeudi soir dernier voir la comédie musicale Chicago, dans un théâtre de Soho. Petite appréhension quand même, une fois arrivés sur place, quand nous nous rendons compte que le rôle de Roxie Hart est joué depuis quelques jours et pour six semaines seulement par une lauréate de l'émisssion de télé réalité Popstar, l'équivalent britannique de la Star Academy. Le préjugé négatif se montre très malvenu, tant l'actrice est époustouflante dans son rôle de jeune blonde aussi faussement naïve qu'ambitieuse. Au final, un grand moment de musique et de danse. J'avais trouvé le film remarquable, la comédie musicale est encore nettement au-dessus. On se demande quel casting drastique a eu lieu, tant la vingtaine d'acteurs sur scène est performante.


L'affiche de Chicago, au-dessus de l'entrée du théâtre



Pour les choses déjà faites mais à refaire, il y a surtout eu une nouvelle matinée à Brick Lane, le quartier pakistanais de la ville. Au programme : acheter de quoi décorer ma chambre l'an prochain, et surtout profiter une dernière fois de l'atmosphère agréablement décalée du quartier. Rafraîchissement de mémoire, donc, mais aussi redécouverte : en passant par des rues adjacentes, nous tombons sur des graffitis, au sol et aux murs, plutôt sympathiques.





Divers détournements de places de parking, qui m'ont fait rire



Au cours des derniers jours, petit à petit, le Hall s'est lentement vidé. Pour les deux principales universités de Londres (en terme d'effectifs), King's College et London et University College London (UCL), les derniers examens, ceux des moins chanceux, avaient lieu hier vendredi. Départ forcé pour tout ce petit monde-là aujourd'hui. Ce fut donc le temps d'adieux plus ou moins déchirants. Sans doute plus difficiles pour nous les étudiants Erasmus, qui savons bien que nous ne reviendrons pas à Londres pour le premier semestre de l'an prochain.


La dernière sortie nocturne du groupe Erasmus dans un bar de Brick Lane
De gauche à droite : Espagnole, Allemand, Singapourien,
Française, Français (yep), Italienne, Italienne encore et Brésilien



Comme toute fin doit s'accompagner d'un bilan, je m'y plie : j'ai passé une excellente année à Londres, même si l'université de King's College en elle-même ne m'a pas fasciné. Je serais enthousiaste sur mon Hall, tant il encourage la sociabilisation (même si peu poussée) s'il n'y avait pas un aspect flicage pas vraiment sympathique. Pas d'invités après 23h, obligation de montrer sa carte pour rentrer, senior students s'apparentant malheureusement à une milice locale, abusant parfois de leur maigre pouvoir sur les résidents, avec un système général qui repose plus sur la peur de la hiérarchie que sur un respect mutuel. Malgré tout, je ne vais pas faire la fine bouche : je suis tout simplement ravi de ce séjour, un peu déçu même qu'il s'achève tant les derniers mois sont passés vite. On s'en remettra, à n'en pas douter.


Bye bye, Canterbury Hall et sa salle commune



Voilà. C'est la fin de Radio Londres, car ce blog n'avait de sens (s'il en avait un) que dans le contexte du séjour d'études à l'étranger. Comme vous l'aurez remarqué, vous n'avez pas échappé à un cliché littéraire des plus banals, celui de la fin comme d'un retour au commencement. Je pourrais conclure que "la boucle est bouclée", mais surtout qu'un nouveau départ se profile, avec les vacances commençant par mon installation dans ma nouvelle chambre de bonne à Paris, puis mon boulot d'appariteur pour le CAPES à Tours. Mais voilà, je vais être encore moins original que ça, en concluant par les deux derniers mots qu'on attend toujours à la fin d'une histoire, aussi banale soit-elle :


THE END