Cela faisait déjà quelque temps que je n'avais pas actualisé ce blog. En fait, une fois passée l'hyperactivité des fêtes, il faut bien reconnaître que je n'ai pas grand chose de passionnant à raconter. Les rebondissements à suspense ne se sont pas multipliés au cours des deux dernières semaines. « Rapport minoritaire » de ma vie estudiantine, donc. J'ai repris les cours, et le Hall est à nouveau plein. Les étudiants, qu'ils soient indigènes ou internationaux, ayant passé un semestre à s'éclater en boîte tous les soirs commencent à prendre conscience des limites de leur mode de vie, pas tant du point de vue des études que de celui des finances.
Bon, je ne vais quand même pas arrêter là mon message de blog, ça serait faire injure à mon bavardage habituel. Je ne vais pas non plus me fendre de considérations ethnologico-socio-pseudo-scientifiques sur la faune locale. Donc je vais me permettre de relever une petite incohérence dans la gestion de la plomberie de la part de nos amis de l'administration du Hall. La preuve en image(s) :
Le robinet de l'évier dans ma salle de bains à Londres
Et voilà. Si c'est pas dramatique. Une seule vasque, deux robinets. Un d'eau bouillante, un d'eau glacée. Vous conviendrez qu'on a sans doute déjà vu plus commode. Dans une baignoire, cela n'est pas gênant, puisque le principe du bain consiste à rentrer dans une eau préalablement écoulée dans un espace clos ; or l'eau chaude et l'eau froide, une fois accumulées, somme toute, ça se mélange. Mais quand vous voulez simplement vous laver les mains, vous avez du mal à saisir toute la subtilité de l'installation. Là où ça devient ridicule, c'est quand on jette un coup d'oeil au robinet de la baignoire de la même salle de bains, à 2m30 à vol de mouche :
Le robinet de la baignoire de la même salle de bains...
Comme quoi, la directive Bolkestein aurait sans doute été bénéfique au Royaume-Uni : le plombier polonais aurait sûrement eu l'idée d'installer un robinet hybride aussi dans l'évier, lui. Sans transition, petite parenthèse ethnologico-socio-pseudo-scientifique sur l'insularité britannique. En effet, ce syndrome du « plombier polonais », celui de la figure sombre et incertaine de l'étranger qui vient voler le travail des honnêtes gens du coin, est omniprésent en Angleterre, peut-être même plus encore qu'en France. L'immigration polonaise est très mal vue par la majorité des Anglais que j'ai l'occasion de fréquenter, à savoir les jeunes ayant la chance de pouvoir étudier à Londres. La diversité culturelle a beau être extrême dans la ville de Franck Lampard, l'immigration polonaise n'en est pas moins considérée avec une méfiance qui n'est pas sans rappeler les plus belles envolées lyriques de Philippe de Villiers. Polonais sectaires, ne faisant aucun effort pour rien, n'apportant rien au pays et vivant sur le dos des locaux. « Oh, mais à mon avis c'est juste qu'ils seraient mieux chez eux, dans leur pays, nous on a rien contre eux ». On aura compris... Donc, voilà, les Polonais ne sont apparemment pas les bienvenus au Royaume-Uni. En ce qui concerne une autre minorité, à savoir les Pakistanais, comme il faut bien reconnaître qu'ils sont là depuis tellement longtemps qu'on a parfois même du mal à distinguer un Pakistanais d'un Anglais de souche au téléphone, et aussi parce qu'après tout ils font tous les sales boulots dont personne ne veut, on les tolère. Minorités, au rapport !
Je termine sur une petite anecdote, qui me semble assez représentative de la conception de la sécurité véhiculée dans Canterbury Hall. Avant-hier soir, en descendant au dîner, je me retrouve face à une affiche ayant été placardée sur tout ce qui ressemble de près ou de loin à une porte, et nous informant qu'un « intrus » avait été découvert dans le Hall.
"Attention All Residents - Earlier this week, the Senior Members and the
Security Officer apprehended an intruder inside Canterbury Hall"...
Je vous laisse méditer sur toute la subtilité de cette affiche, évoquant un « intruder » sans préciser s'il s'agissait d'un SDF cherchant refuge, d'un cambrioleur d'étudiants, d'un tueur psychopathe, ou, plus vraisemblablement, d'un pote de quelque résident ayant tenté de rentrer en catimini dans le Hall après l'heure limite autorisée pour les invités « officiels ». Je disais que cet intrus avait été « découvert dans le Hall » ? Quelle imprécision de vocabulaire ! C'est bien pire, il était "à l'intérieur" (inside), autant pour moi... Mais rassurons-nous, l'intrus fut intercepté par la milice locale, et mis dehors sans autre forme de procès. Fort heureusement, il existe une parade toute simple pour vous isoler des tourments tchétchènes qui secouent tous les jours le quartier de Russell Square. Morale de l'histoire : fermez votre porte à double tour, vous serez en sécurité. Amen. « Mieux vaut prévenir que guérir » : c'est aussi le leitmotiv du film hollywoodien Minority Report.
Vous pouvez maintenant reprendre une vie normale, pensez juste au gilet pare-balles si vous comptez me rendre visite à Londres. ^^ Allez, atchao bon dimanche !
3 commentaires:
si tu te prends pour tom cruise, malgré le fait que tu te brûles en te lavant les mains, je dirais que cela pourrait aller moins bien... vive la Pologne!
merci pr ces news, et à plouch!
Cela s'appelle "plombier l'ambiance" sans doute...
Tant que tu n'es pas expulsé toi, tout va bien, son. A bientôt.
Dad
Hey Gasp!!
Je suis content de voir que ta vie londonienne semble te sied à merveille, et que ta prose est toujours aussi agréable à lire. Thanks for those news qui je l'espère en appellent bien d'autres.
Et puis j'espère que tout va bien par ailleurs.
A +!!
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