mardi 25 décembre 2007

Desertified London

Nous sommes le 25 décembre au soir, et par conséquent, joyeux Noël à vous ! En guise de cadeau, je n'ai pas grand chose à vous proposer. "Ça ne nous change pas tellement", commenteront certains... Quoique, après tout, j'ai peut-être quelque chose à proposer : on a parfois le cliché de la ménagère qui tricote en hiver, au coin du feu, pour préparer des cadeaux faits-main (demandez à Ron Weasley). Je vais me permettre une audacieuse comparaison : de retour à Londres, je me mets à mon tour, même si certes un peu tard, à broder, mais pour vous raconter ma vie. La comparaison est d'autant plus judicieuse que poser ses pieds sur le radiateur de ma chambre équivaut à peu de chose près à les mettre au beau milieu d'un feu de cheminée – surtout si vous avez des chaussettes, auquel cas vous avez aussi droit à la fumée toxique.

Mon petit feu de cheminée à moi

Plus sérieusement, à défaut de broder sur rien, je vais broder sur le vide. Comme l'indique le titre hasardeux de ce message, ce qui marque quand on débarque à Londres un 24 décembre "à-15-heures-en-théorie" ( soit "à-16-heures-passées" traduit en langage Eurostar), c'est qu'une fois sorti de la gare flambante neuve de Saint Pancras International, il n'y a plus personne. Ni sur la route, ni dans les rues. Londres, métropole mondiale ? Tu parles ! Village fantôme de western, oui ! Sauf que les bottes de foin ne sont pas poussées par le vent, comme dans les westerns, mais peintes à la bombe violette, suspendues au mur, et rebaptisées "Christmas decorations".

Les "Christmas decorations" de notre Common Room,
avec le nouveau baby-foot en fond

Pas un chat dans les rues, donc. En revanche, il y a des renards. Eh oui, des renards, l'attraction animalière de Londres, des animaux sauvages qui se baladent en liberté dans les parcs. Une espèce pour le moins surprenante de renard de poubelles, dont nous venons de croiser – d'assez près – un spécimen avec ma famille, de passage à Londres. Point positif pour les Anglais : leurs renards sont plus roux que leurs écureuils, qui ressemblent eux franchement à des rats. Et tout le monde (animal) il est content dans cette ville déserte : les seuls à se balader la journée dans Londres en ce moment sont des touristes, qui nourrissent donc les écureuils dans les parcs, et ces touristes rentrent dare-dare à l'hôtel ou au pub une fois la nuit tombée, soit à 16h, foutant donc la paix aux renards.

Gaspard jouant au touriste avec un écureuil-rat

(Désolé, j'ai pas de photos de renards noctambules londoniens, je me balade
pas
non plus tout le temps avec mon - magnifique - appareil photo)

En revanche, une fois rentré à Canterbury Hall, ni renards, ni écureuils. Cela dit, c'est peut-être mieux ainsi : on ne sait pas comment ils pourraient réagir face au Père Noël dansant de la réception – même si celui-ci est apparemment en panne depuis quelques jours. Toujours est-il que j'ai plutôt eu une bonne surprise en arrivant au Hall : il semble qu'il y ait plus de monde que prévu. Non mais sérieusement, en comptant les deux "senior students" on duty et la petite armée de réceptionnistes (au moins dix) qui se relaient à l'entrée de notre Hall, on doit bien être quinze dans le bâtiment. Manière de dire que non, il n'y absolument personne. Sur les 250 étudiants habituels, on est à peine une demi-douzaine, majoritairement des Asiatiques qui n'ont pas les moyens de rentrer en Malaisie ou à Singapour pour Noël. En même temps, je ne me plains pas de cette désertification : quand il a s'agit de faire visiter à mes parents et à mes deux soeurs, en même temps, ma chambre du Hall, sachant que l'on n'a d'ordinaire droit qu'à trois invités maximum par étudiant, j'avais un "argument" tout prêt : "- I don't really think my neighbours are going to complain about the noise..."

Le couloir du sous-sol du Hall, dont il faut se essayer de se représenter
qu'il donne sur des points stratégiques d'affluence :
les ascenseurs, le Dining Hall, la Common Room, la TV Room...
Et pourtant...

Cela dit, même s'il a été formulé, je ne suis pas sûr que cet argument ait été décisif auprès du réceptionniste : sa réponse a été de me dire que je pouvais exceptionnellement accueillir quatre visiteurs en même temps... parce que c'était Noël. Snif, versez une larme. Il venait de voir Love, Actually ? ^^ Vous voyez bien que je ne suis pas le seul à faire des pseudo-cadeaux bidons pour Noël... D'ailleurs, j'ai fini de broder : avec une telle répartie du réceptionniste à ma tentative d'intrusion en masse, la formule d'envoi est toute trouvée : Merry Christmas to you all !

2 commentaires:

romain a dit…

Nos impressions se recoupent, son. En effet Londres ville deserte pour Noel. Ton hqll fantome - mais tq chqmbre bien sympqthique... Heureusement, finqlement, que tu qvqis quelques qnimqux de compagnie pour Noel, les renqrds des pqrcs, tes pqrents et tes soeurs... Let's keep in touch. Foutu clqvier qwerty ici, sans les qccents, et avec le q a la place du a... Je ne m y ferqi jqmqis. Dqd

Clothilde a dit…

je viens défendre les écureuils de St James's Park, ma soeurette doit déteindre sur moi... des rats? mais quelle idée! they're so cute... breeeeeeeeef.
quant à ton couloir, à l'heure où je l'ai vu, il n'était pas plus plein que ça... ok c'était l'heure du dîner, mais qd mm...
merry christmas to you, too, même si je suis un peu en retard... et bonne année! je ne te le dirai pas de pologne!
bizz