Première non-péripétie : les bains glacés ont finalement eu raison de ma bonne volonté, puisque j'ai pris un tantinet froid la semaine dernière. Je suis encore en vie, contrairement aux apparences, mais ça nous remonterait presque contre l'administration de la University of London, d'autant plus que nous n'avons toujours pas récupéré nos fameux pommeaux de douche... Une étudiante du Hall a astucieusement suggéré que nous exigions au minimum une compensation, voire un remboursement, sur la semaine passée sans eau chaude, ce qui, comme chacun peut s'en douter, fut médiocrement cool. Affaire à suivre.
Le pommeau de la discorde, ou plutôt : son absence.
Deuxième non-événement : les cours que j'étudie dans cette brillante université londonienne ne sont pas des plus passionnants. Manière délicate de dire que pour le moment, sur mes 4 enseignements du semestre, 1 seul est convaincant, 1 est sérieux et plutôt intéressant, et les deux derniers présentent des ressemblances certaines avec un Dictionnaire des Idées Reçues spécialisé sur l'Europe, seulement pas fait exprès. La référence à une réécriture spécialisée de Flaubert est sans doute une very private joke, à moins que l'éditeur Bertrand Lacoste ne se soit amusé à revoir à la baisse les chiffres de vente. Tu n'as rien compris à la phrase qui précède ? C'est normal, mais ne t'en fais pas, très peu ont dû saisir la subtilité de la chose. Si tu te sens une âme de Sherlock Holmes, cherche sur internet à quoi je peux bien faire référence. Mais après tout, c'est moi le plus proche de Baker Street, donc tu peux si tu le souhaites passer au paragraphe suivant. Vive Mad Magazine. Nouvelle private joke, sincèrement désolé pour le grand public.
Pour montrer une image : le mur "photos" de ma chambre
Troisième non-aventure de la semaine : un samedi après-midi passé à jouer au football dans Regent's Park avec des ... Kazakhs. Voilà, ce n'est pas passionnant en soi, mais c'est suffisamment rare pour être remarqué, non ? Mais il y a sans doute une explication logique à tout ça : l'Angleterre jouait à 14h, heure locale, contre l'Australie en quart de finale de la Coupe du Monde de Rugby...
Ce qui nous mène donc tout droit au 4ème non-... eh non ! Au premier et dernier événement de la semaine écoulée, soit le match France/Nouvelle-Zélande de rugby, qui est, comme les plus sagaces d'entre vous l'ont évidemment compris (exemple de « captatio bene volantiae » pour pas cher :P), le pourquoi du comment du titre de ce message (habile référence qui ne devrait cette fois-ci pas être une private joke...). « Événement », oui, et premier grand moment de ce séjour à Londres : le visionnage (si c'est pas joli comme mot) du quart de finale dans un pub pas loin de Leicester Square, entouré d'une bande de camarades, sciences-pistes ou pas, mais tous français. Ça commence plutôt mal, avec un barman pas fichu de faire marcher le son. On se contente donc de lire la Marseillaise sur les lèvres de joueurs au lieu de la chanter (on se rattrapera plus tard dans la soirée...), et d'applaudir à tout rompre quand les joueurs du XV de France défie le Haka néo-zélandais, les yeux dans les yeux, plantés sur la ligne médiane, à un mètre des All Blacks, en gris pour l'occasion.
S'il y avait encore des Anglais sceptiques dans le pub, cet épisode a dû les retourner, puisque tout au long du match c'est la quasi-totalité de l'assistance qui encourage – à distance, certes, mais pas si loin que ça car le match était à Cardiff – les Français. Une autre explication possible de ce soutien anglais aux Bleus est peut-être que nos voisins d'outre-manche jugeaient préférables de ne pas affronter la Nouvelle-Zélande en demi-finale... Bref, la première période démarre, le son se met même en route, mais le match est difficile, et on sent la désillusion plomber l'ambiance quand les Blacks mènent 13-0. Les premiers points français, acquis dans les arrêts de jeu de la première mi-temps, soulèvent des hourras, quand même.
La deuxième mi-temps déchaîne l'enthousiasme de la petite foule massée dans le pub, et la suite des événements révèle la forte présence française dans le pub, à moins que les sujets de Sa Majesté n'aient suivi des cours de rattrapage de chant sur « La Marseillaise », reprise en coeur à trois reprises, après chacun des deux essais français puis au coup de sifflet final. Au final, hystérie générale où les mines déconfites des rares supporters néo-zélandais côtoient les sourires poliment amusés des Anglais francophiles et les hurlements frénétiques des supporters du XV de France. Petite note patriotique british : après avoir encouragé les Bleus pendant tous le match, et poliment applaudi l'hymne français au coup de sifflet final, quelques Anglais du pub entonnent le non moins fameux « God Save The Queen », histoire de rappeler, si besoin est, que la demi-finale opposera donc la France à l'Angleterre... On attend la suite avec impatience ! (N'y aurait-il pas dans cette exclamation finale une pointe d'autodérision quant à l'enthousiasme suscité chez ses lecteurs par ce blog ? Allez savoir... ;)
4 commentaires:
Comme une private joke était pour ton papa, il réagit et te remercie au nom des éditions Bertrand-Lacoste (qui ont grand besoin de ton soutien...) On attend avec impatience la chronique (si tu es encore en état de la faire) de la demi-finale France-Angleterre, vu par un Français d'un pub londonien - mais on va se dépêcher de te trouver une bonne mutuelle pour l'après-match... Si les Français gagnent, tu risques de ressortir du pub en moins bon état que le pack tricolore de la pelouse. Hasta luego, son.
Dad
bon, comme pour le coup la référence "Mad magazine" me concerne sans doute plus que le reste des internautes, j'en profite pour passer un petit bonjour josacien, et te dire que j'aimerais relativement être à ta place samedi prochain. Quoique le monde sur les Champs samedi dernier faisait assez penser à un certain 12 juillet, même s'il restait encore un peu de place...
Ol
Waouh ! Les deux personnes principalement visées par les "private jokes" se sont reconnues ET manifestées... Quel honneur ! :p
i used to see blue now it's just all white...
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