lundi 1 octobre 2007

Settling down

Ici Londres, pour changer. Il pleut, pour changer. Et je suis sur l'ordi (« pour changer », rajouteront les mauvais esprit) pour vous faire part de mes derniers jours à King's College et Canterbury Hall.


Pour faire simple, on commence à rentrer dans une forme de routine ici. La première semaine de cours fut littéralement épique, avec un strict minimum de 10 minutes passées au début de chaque séance pour trouver la salle qui nous était attribuée. Le summum a été atteint dans mon cours « Democracy and Democratisation » du mercredi matin. Comme dirait Desproges, « je ne résiste pas au plaisir de vous en faire profiter »... Nous avions donc une heure de cours ce matin-là de 10 à 11h dans la désormais fameuse salle K1.47, selon l'emploi du temps fourni par le French Department. Petite tentative de décryptage : « K » renvoie à « King's », jusqu'ici c'est plutôt normal. 1 ? ça doit sûrement être au premier étage. Petit problème : il n'existe pas de salle 47 au 1er étage du bâtiment principal. La K1.46, oui, la K1.48, OK, mais la K1.47 : n'existe pas. Nothing. Nichts. Nada. Surtout « nada », en fait, parce que la K1.47 est un bureau d'un prof d'espagnol. Bref, amusant remake du « 12, Grimmauld Place » de Harry Potter. Avis de recherche : on a perdu une salle. Après consultation de la réception, on vous envoie vérifier si ce n'est pas finalement en K-1.47. Mais non, la salle K-1.47 (du 1er sous-sol) s'appelle « Physics Research Office ». Autrement dire que c'est pas gagné. C'est ensuite que vient l'illumination, que nous souffle un appariteur de KCL : la salle se trouve dans un autre bâtiment, le Chesham building. Ouf, soulagement. Seulement voilà, personne ne sait où se trouve ledit Chesham building, ni comment y accéder. Après 5 minutes d'errance à travers les couloirs, toujours rien. Ça devient plus grave : ce n'est plus une salle qu'on a perdu, c'est un bâtiment tout entier. Heureusement, nous trouvons un nouvel appariteur qui se propose de nous guider vers ce bâtiment, et après mains escaliers, nous voilà arrivés dans une salle quelque part entre le rez-de-chaussée et la lithosphère de cette si belle planète. End of the story.


Malgré les quelques cafouillages initiaux, mon emploi du temps est désormais réglé : Shadows of Enlightenment de 10 à 11h le lundi ; The European Union Integration de 9 à 10h et de 16 à 17h le mardi ('lecture' + 'tutorial', soit cours magistral + TD/conf) ; Shadows of Enlightenment encore de 9 à 10 le mercredi ; Democracy and Democratisation de 10 à 11h et de 12 à 13h ; et enfin Intelligence in War de 10h à midi le vendredi. J'ai cours tous les jours de la semaine, ce qui est en soi un petit exploit (dont je me serais certes passé) puisque je n'ai que... 8h de cours par semaine (j'ai pourtant pris le maximum de 60 crédits ECTS que nous autorisait King's). à part ça ? Des centaines de pages à lire sur des textes tordus chaque semaine, mais comme les Anglais semblent avoir beaucoup de mal à assimiler leurs lectures on ne passe pas pour les derniers des imbéciles si 1 ou 2 points nous ont échappé.


Maintenant, le Hall : ça devient évidemment plus amusant quand on commence à connaître du monde, et de ce point de vue-là ça progresse. Pas mal d'Anglais « Freshers », donc, mais aussi des « graduate » avec 3 ans d'études déjà derrière eux, et un certain nombre d'étudiants internationaux, vers lesquels nous sommes spontanément plus poussés. Pêle-mêle : des Espagnols, un Allemand, une Italienne, un Suédois, un Néerlandais, un Belge, une Roumaine, deux Singapouriens, une Californienne, une Australienne, et j'en passe. Il n'empêche que la diversité est fort sympathique, et que les indigènes (pauvres Anglais, s'ils savaient que je les appelle comme ça, eux les anciens détenteurs du plus grand empire colonial... :P) l'acceptent plutôt bien.


En tout cas, tout ce petit monde-là est mis sur un pied d'égalité depuis quelques jours : cela fait 1 semaine que l'on nous a retiré nos pommeaux de douche (pour des opérations de maintenance, paraît-il, perfect timing as usual) et que nous ne pouvons plus prendre que des bains. Vous allez me dire : c'est un peu agaçant, mais ça va. Oui, ça va. Enfin, ça allait. Parce que depuis vendredi et le passage de techniciens dans des canalisations avoisinantes, cela fait 4 jours que nous n'avons plus d'eau chaude. La bonne blague... Donc maintenant, on prend des bains 'freezing cold'. C'est super drôle une fois, et puis étrangement ça finit par l'être de moins en moins. On s'en sort, en général, mais le nombre d'étudiants malades dans le Hall est exponentiel (vieille réminiscence de cours de maths de Terminale ^^), et n'est pas dû qu'à l'épidémie de « Freshers' flu » (évidemment, cette maladie n'est pas très académique, je vous laisserai deviner en quel sens l'enthousiasme des Freshers peut se transformer en vecteur d'épidémie...) Je crois que j'ai trouvé la parade : je vais aller m'inscrire cet après-midi à la salle de sport de la University of London Union, ce que je comptais de toute façon faire un jour ou l'autre.


Sinon, la grosse déception, c'est que je ne vais pas m'inscrire au foot à King's, pour pas mal de raison. D'abord parce que j'ai raté la « Freshers' Fair » et par là-même l'occasion de m'inscrire officiellement, ensuite parce que j'ai déjà manqué les 2 premiers entraînement, et enfin parce que le terrain du fameux entraînement se trouve en banlieue éloignée, et qu'il faut prendre l'équivalent du RER local à partir de Waterloo. Or, j'ai décidé que je ne prenais pas d'abonnement pour les transports, me contentant de pay-as-you-go et de mes pattes, et qu'à 3£ le trajet ça revenait un chouia cher. Et puis je suis médiocrement chaud pour prendre une carte à 120£ par mois alors que je ne l'aurais utilisée que pour aller à l'entraînement une à deux fois par semaine. Bref, pour la baballe, on se contentera pour l'instant des inconnus qui prolifèrent autour des multiples terrains de foot de Regent's Park, en s'incrustant sans trop de difficultés.


Sur ce, je retourne à mes cours que je dois déjà commencer un minimum à préparer. La pluie tombe toujours ; ici Londres, à vous Paris (ou ailleurs, n'est-ce pas camarades de Pipo ? ;)

1 commentaire:

Unknown a dit…

Ave Gaspard!
Je suis esbrouffée par tes prouesses à King's (parenthèse parisienne: ça fait 3 jours que je me traîne, pour mes inscriptions à la Fac, entre Malesherbes et la Sorbonne, et tout comme toi, je dois dire que c'est assez kafkaïen: on nous indique des personnes qui n'existent pas, ou alors qui n'ont pas la "bonne" idée d'être présentes aux horaires d'ouverture (qd on a trouvé le bon bureau...), et qui plus est, qui ne nous ont pas remis la bonne fiche d'inscription, sur laquelle de toute façon ils n'ont pas mis le bon tampon. A cela près que pour ma part je comptabilise un peu plus que 8h de cours par semaine ^^ ). Comme quoi, pourquoi aller chercher à Londres les problèmes administratifs que tu peux trouver tout aussi facilement à Paris? je te l'accorde: c'est encore plus drôle avec la barrière de la langue ;-)
J'espère que tu savoures tes bains d'eau froide... (héhé, si encore dans l'eau de vos baignoires il y avait du plancton phosphorescent comme dans l'eau miraculeuse de Scoliu Biancu, au moins ce serait beaucoup plus fun!). En tout cas, sache que je suis en communion de pensée avec toi. Et pour te réchauffer, tu sais ce qu'il te reste à faire, non? démonstration par l'exemple:
CHOOOOOOOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBAAAAAAAAAAAA !!!!(je crois que le mot en anglais est sensiblement le même...ou alors ça donne un truc du style "sheubay!!!" avec l'accent)

si si, essaie...et chronomètre pour voir si tes voisins tiennent le coup plus longtemps que nos malheureux envahisseurs de plage corses (10 secondes).

Je t'embrasse. C'est très sympathique d'avoir de tes nouvelles par ce blog! Bon courage pour la suite de tes péripéties dans la jungle londonienne.

Amélie