Nous sommes en décembre 2007 et vous êtes trop souvent sur internet, bonsoir ! Mine de rien, cela fait déjà quelques temps que je n'avais pas renouvelé cette page, c'est au moins signe que je ne vois pas le temps passer. Rien de surprenant à cela, car j'ai eu de quoi m'occuper au cours des dernières semaines. Et j'ai donc quelques trucs à vous raconter. Juste pour rire, petite précision préliminaire, en relation avec le message précédent : l'alarme incendie s'est déclenchée à 5 reprises la nuit dernière entre minuit et deux heures du matin. C'était certes un samedi soir. No (more) comment. Pour le fun, une publicité pour un 'salad bar' qui se trouve sur le chemin entre le Hall et la bibliothèque de King's, et qui vaut le détour - même si, comme vous l'avez compris, pas besoin de détour :
"Look good naked, eat salad !"
Ensuite, pour faciliter encore davantage la transition avec le message précédent, je reprends là où j'avais terminé : le patinage à la Somerset House, le dimanche 25 novembre dernier – quinze jours déjà ?! Bref, attraction un peu attrape-touristes (nantis), mais avec la cotisation du Hall et les camarades adéquats, ce fut fort sympathique. Comme l'a délicatement relevé l'apprenti journaliste du Canterbury Tales – notre petit journal du Hall à nous – dans son article sur cette séance de glisse dominicale, les niveaux de patinage allaient du patinage de vitesse genre JO à un débutant total... l'Espagnol d'Erasmus, le fameux fan de squash, dont je tairai le nom dans un élan de discrétion qui m'étonne moi-même. Il a d'ailleurs mis un peu de temps pour se remettre de sa succession de gadins à glace, et n'était pas au top, précisément, pour le match de squash de mercredi dernier. Cela dit, quand on a été témoin de l'acharnement avec lequel il a persisté à vouloir se relever et repartir après chaque chute, on se doit d'être un minimum admiratif, malgré la technique et le résultat pour le moins originaux. Après l'effort, le réconfort, qui prend la forme d'un verre de vin chaud – eh oui, même les Anglais connaissent.
Photo artistique d'un étudiant anglais du Hall
de ladite patinoire installée à Somerset House
J'en viens maintenant au centre « d'intérêt » majeur de ce message : le week-end passé à York avec les étudiants Erasmus. Départ programmé à la gare de King's Cross, à 6 heures 15 du matin, le samedi 1er décembre. Soit dit en passant, l'histoire du quai 9 ¾ de Harry Potter est une gigantesque arnaque : le quai de King's Cross décrit par J.K. Rowling dans son best-seller est celui entre les voies 4 et 5, pas celui entre les voies 9 et 10. Bref, départ du train vers Edimburra passant par York, et 3 heures plus tard, nous voilà transplanés à York, pour deux jours. Pour les points communs de ce séjour avec L'Auberge Espagnole, on peut citer la diversité des nationalités : trois Français, deux Allemands, deux Espagnols, une Italienne, un Tchèque et une Norvégienne. Pour les différences par rapport au film narrant les aventures d'étudiants à Barcelone en Erasmus, j'en vois surtout une : la météo. Pour ceux pour qui la géographie de l'Angleterre est à peu près aussi mystérieuse que les règles du cricket, York est une ville qui se situe au nord de Liverpool et de Manchester, même si au sud de Newcastle. Je vous l'accorde, on dirait une description de dictionnaire, quand un mot qu'on ne connaît pas renvoie à trois autres mots inconnus. Pour faire plus simple, York, c'est l'Ecosse sans les kilts. Bref, week-end froid et pluvieux à souhait dans la capitale de l'Angleterre médiévale, qui nous a donc vu nous réfugier piteusement de pub en bar et de bar en pub pour chercher un abri.
Une photo que j'ai prise samedi matin en arrivant, et qui est assez exceptionnelle :
la cathédrale de York par beau temps
Nous avons passé la nuit au York Backpackers – une « auberge de jeunesse » pour ceux qui préfèrent. Nous avons rapidement colonisé la salle télé, seule salle commune vivable. Eh oui, perversion des temps actuels, la salle télé est la plus vivable de toutes, loin, mais alors très loin devant la cuisine. Quant à parler des salles les plus miteuses, la salle de bain est classée hors-compétition.
L'affiche placardée dans la cuisine commune
du York Backpackers... Notez le petit "P.S" en bas à droite.
Je plaisante, évidemment, parce que nous n'avions en rien à nous plaindre du contexte dans lequel nous étions logés, mais bon, c'est le principe du blog, quoi, il faut trouver des choses à raconter. Quand vous rajouter à ce principe le fait que j'essaie de faire de l'humour – si, si, je vous assure –, vous comprenez mieux le pourquoi de ce genre de détails. Un dernier détail, qui était pour le coup vraiment sympathique : les lits superposés dans les dortoirs étaient faits-main, ce qui veut dire que pour un exemplaire, ils avaient pris deux lits classiques, des vis, éventuellement un écrou ou deux (ça dépend des spécimens) et des planches de bois, on bidouille un truc, et hop (comme dirait mon pote Achille...) ça donne un lit superposé. J'étais censé dormir au-dessus, mais mon camarade là-dessous étant médiocrement rassuré à l'idée de courir un risque d'écrasement important, j'ai finalement accepté d'échanger de place, et j'ai passé une nuit à rêver d'un livre d'enfant que j'ai lu il y a quelques années de cela (quand même...) : Clément aplati. On n'a peut-être pas les mêmes références, certes. Et je suis encore vivant.
Voilà, le York Backpackers, c'est là.
Je sais, là aussi, il fait beau, mais encore une fois, c'est samedi matin !
Il faut donc bien reconnaître que notre week-end culturel s'est un peu transformé en glandage massif dans les pubs de York. À part ça, il faut quand même mettre à notre actif une balade sur les remparts de la ville médiévale par temps de pluie, le contournement subtil de la cathédrale gothique, le York Minster, et les marchés de Noël divers.
Le groupe Erasmus en balade sur les remparts (ah, vous voyez bien qu'il a plu !)
Sans transition aucune, me voilà arrivé à une nouvelle attraction de la vie du Hall, à savoir le « Christmas Dinner » de mardi dernier. Je vais être assez désagréable pour ce monument de la culture britannique, mais alors les célébrations de Noël à la mode anglo-saxonne, ça craint. D'abord parce que Noël ou pas Noël, Dieu a à l'évidence décidé que les Anglais ne sauraient jamais cuire convablement de la viande, et ensuite parce que les décorations étaient d'un goût inimitable... Eh oui, car pendant que nous étions à York, le comité d'étudiants responsable de la vie du Hall se chargeait de le décorer en version « Happy Christmas ». Pour ceux pour qui ont lu Harry Potter, je remplacerais ça par « Harry Christmas », en référence au goût légendaire de l'elfe de maison Dobby dès qu'il s'agit de bonnes idées décoratives. Comme dirait Desproges, « c'est d'un goût... ». Mais on les aime bien, au fond, nos amis britanniques. À leur décharge, c'est vrai qu'Oxford Street est plutôt sympathique. Mes seules réserves seraient par rapport aux guirlandes couleur Mercedes-Benz qui fleurissent sur les murs, aux flocons de neige texture 'Freedent Blancheur Plus' qui sont accrochés sur les vitres, et à l'automate-Père Noël installé dans l'entrée qui dandine sa tête de droite à gauche depuis une semaine sans interruption, et sans torticolis.
Canterbury Hall's living Santa Claus
Mais je survis envers et contre tout, surtout le froid, dans ce décor kitsch au possible, en attendant tout de même avec impatience les vacances de Noël, qui signifieront que tous mes essais seront rendus, et que je serai de retour du 17 au 24 décembre à Paris (oui, « au 24 »). Christmas ahead !